
Kinshasa, le 30 juin 2025
En ce jour si particulier, qui ravive dans la mémoire collective le souvenir du sacrifice des Pères de notre Nation — ce jour à jamais empreint du symbole de l’héroïsme de nos pionniers, ceux qui, avec courage et abnégation, ont offert leur vie pour l’indépendance et la dignité de notre peuple — je tiens à leur rendre un hommage des plus mérités.
Aujourd’hui, notre pays célèbre le 65e anniversaire de son accession à l’indépendance. Pourtant, près de la moitié de cette période a été marquée par des conflits armés, aussi brutaux que macabres, dont l’épicentre demeure l’Est de la République Démocratique du Congo. Après trois décennies d’une guerre injuste — parmi les plus meurtrières et les plus destructrices de l’histoire — ayant causé des millions de morts et de déplacés, il est plus que temps de rompre, de manière définitive et durable, le cycle de la violence, des traumatismes et des humiliations infligés à notre population.
Dans cette quête de paix, si chère au Président de la République et à la Nation toute entière, je salue le franchissement d’une étape décisive : la signature, à Washington, d’un accord entre la République Démocratique du Congo et le Rwanda, sous l’égide des États-Unis. Cet accord constitue un jalon majeur dans la construction d’une réponse politique et diplomatique à la crise.
Au-delà de sa portée immédiate, il porte l’espérance d’une réponse économique et sociale appropriée, en créant les conditions propices à la valorisation de notre immense potentiel. Ce cadre nouveau favorisera une prospérité partagée entre les pays et les peuples de la région des Grands Lacs, sans jamais transiger sur la souveraineté ni sur l’intégrité territoriale de notre pays.
J’adresse mes sincères félicitations au Président de la République, Chef de l’État, pour cette avancée historique, dont il est le principal artisan et que l’histoire retiendra. En dépit des nombreux obstacles, il a su faire prévaloir la voie de la paix, en prêtant une oreille attentive aux souffrances endurées par les populations de l’Est qui ne demandent que de vivre en paix sur leurs terres riches et belles.
Je suis convaincu que les prochaines étapes seront conduites avec la même sagesse et la même dextérité, qui ont permis à notre pays de réaliser cette série de succès diplomatiques. Ne devrions-nous pas rendre grâce à Dieu, qui, à travers l’Accord de Washington, a exhaussé notre prière : celle de voir les obstacles les plus coriaces céder, pour ouvrir les voies les plus inattendues vers la paix ?
Mon expérience personnelle m’a enseigné qu’il n’est pas toujours aisé de se tenir du côté de la paix. Les menaces et les calomnies, le mépris et le dénigrement, les suspicions infondées, les accusations injustes, les injures et les invectives sont autant de tributs qu’il faut parfois consentir pour défendre cette noble cause, portée par la force de ses convictions et par la loyauté envers la patrie. C’est pourquoi depuis 2018, mon engagement politique et personnel aux côtés du Président de la République, et en faveur de la paix, demeure inébranlable — tant dans sa sincérité que dans sa fidélité.
C’est dans cet esprit que je m’associe à son appel, réitéré aujourd’hui, en faveur du renforcement de la cohésion nationale. L’appartenance à la Nation est la seule identité qui vaille en temps de crise. Elle nous impose de taire nos différends, de bannir la haine, de dépasser nos égos, d’oublier nos intérêts personnels, et de faire primer l’intérêt supérieur de la Nation.
C’est à ce prix seulement que nous mériterons la confiance de notre peuple et préserverons l’honneur de la RDC face à l’histoire. Pour les véritables enfants de ce pays, il ne peut y avoir de gloire ni de prestige à se désolidariser de la cause nationale. Aucune victoire politique ne saurait compenser l’amertume du sang versé par nos compatriotes, ni les dévastations liées à la guerre. Autant que le Congo doit demeurer un et indivisible, notre peuple, dans sa diversité politique et ethnique, doit rester uni face aux épreuves et aux défis de l’heure.
Sur cette question cruciale, il convient également de souligner le rôle fondamental des responsables des confessions religieuses. Bénéficiant d’une oreille attentive du Chef de l’État et affranchis de toute affiliation politique ou sociologique, ils doivent pleinement mesurer les attentes de notre peuple et la confiance qu’il leur accorde. Il leur revient de faire triompher l’agenda de la paix, de l’unité et de l’amour fraternel. Enfin, je souhaite adresser, une fois encore, mes pensées les plus solidaires à nos compatriotes du Nord-Kivu, du Sud-Kivu et de l’Ituri, qui vivent encore aujourd’hui sous occupation. Nous ne les oublions pas. Tous les efforts déployés, à tous les niveaux, n’ont d’autre finalité que de leur garantir, enfin, le retour d’une paix juste et durable.
Que vive la République Démocratique du Congo.
Hon. Vital KAMERHE
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