
« Sous votre mandat, aucun journaliste n’a été tué, arrêté ou torturé à cause de ses opinions. Aucune rédaction n’a été saccagée ou fermée. » a déclaré devant le président de la République Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, le président du CSAC Christian Bosembe‼️
En République Démocratique du Congo (RDC) notre pays, un paradoxe intrigant s’est installé : le mensonge est souvent acclamé comme une vérité, tandis que ceux qui osent dévoiler la réalité sont marginalisés, voire persécutés par ceux qui veulent nous ramener à la pensée unique et ceux qui pensent que leur point de vue est une parole d’évangile. Ce phénomène alarmant soulève une question cruciale : qui veillera à la protection d’une presse libre et indépendante dans un environnement où l’information est manipulée et la désinformation devient la norme ?
Le silence complice des acteurs politiques et économiques, associés à une indifférence croissante de la société civile, crée un terreau fertile pour une culture de l’illusoire. Les médias, souvent instrumentalisés, relaient des narrations dictées par des intérêts particuliers plutôt que de s’en tenir à leur mission d’informer et de questionner. Dans ce contexte, les journalistes qui s’efforcent de rapporter la vérité se retrouvent en première ligne des répressions. Ils deviennent les cibles de menaces, d’intimidations et parfois d’attentats à leur intégrité physique.
Tout le monde le sait, les journalistes le savent encore mieux. Et pourtant, la salle a applaudi ce qui paraît illusoire de la part d’un président d’une institution pourtant d’appui à la démocratie !
Cependant, il est impératif de se rappeler que la liberté de la presse est un pilier fondamental de toute démocratie. Elle permet non seulement de développer un débat public éclairé, mais aussi de tenir les dirigeants responsables de leurs actions. Si la vérité est perçue comme subversive, c’est avant tout un signe d’un système en déliquescence, où la transparence est perçue comme une menace.
Pour redonner vie à la liberté de la presse dans ce pays à la grandeur d’un continent, un vaste effort collectif est nécessaire. Cela commence par l’encouragement d’une culture du questionnement et de la critique constructive à tous les niveaux de la société. Les citoyens doivent être sensibilisés à l’importance de s’informer à partir de sources variées et fiables, tout en soutenant les médias indépendants qui s’efforcent de rapporter des faits véridiques.
Parce qu’il ne peut y avoir de liberté sans mémoire, n’oublions pas les journalistes tués, ceux qui croupissent encore en cellule, ceux qui ont vu leurs proches mourir sans pouvoir les enterrer dignement, ceux qui ne sont jamais rentrés chez eux. N’applaudissons pas ceux qui ne nous protègent pas, car c’est à l’État congolais et à lui seul de garantir la sécurité de chaque citoyen, y compris celle des journalistes.
Parallèlement, il est essentiel que les instances gouvernementales et judiciaires garantissent la protection des journalistes et des lanceurs d’alerte. Des lois doivent être mises en place et appliquées pour protéger ceux qui se battent pour la vérité, dédicasse aux mensonges le sort qu’ils méritent : le rejet.
Enfin, la communauté internationale doit jouer son rôle. Elle a la capacité d’influencer les gouvernements et de faire pression pour que les droits humains, y compris la liberté d’expression, soient respectés en RDC. Le soutien aux initiatives locales qui promeuvent le journalisme éthique et indépendant est crucial.
En conclusion, le chemin vers une liberté de la presse rétablie en RDC est semé d’embûches, mais il n’est pas inaccessible. C’est par une action concertée et déterminée que la vérité pourra enfin sortir de l’ombre et que les applaudissements ne résonneront plus pour l’illusoire. Garantir une presse libre est un enjeu fondamental pour la liberté, la justice et la démocratie dans notre pays. Il est temps d’agir.
Parce qu’il ne peut y avoir de liberté sans mémoire, nous dirons la vérité, rien que la vérité.
✍🏾 Michel Kasanga
Poster un Commentaire