
La province de l’Ituri est à nouveau plongée dans l’horreur. Plus de 140 civils, parmi lesquels des femmes, des enfants et des personnes âgées, ont été tués dans une série de massacres perpétrés du 8 au 27 juillet 2025, dans plusieurs localités du territoire d’Irumu. Face à ce drame, le député national Iracan Unen Gratien de Saint-Nicolas, élu de Bunia-ville, hausse le ton et interpelle avec fermeté les autorités congolaises.


Dans un communiqué poignant publié ce dimanche à Kinshasa, le député, également candidat déclaré à la présidentielle de 2028, accuse le gouvernement central et les forces de sécurité d’un échec total dans leur mission de protection des civils.
Un carnage insoutenable, un silence complice
Le massacre le plus récent, survenu le dimanche 27 juillet à Komanda, a fait 43 morts, dont plus de 20 fidèles assassinés à l’arme blanche dans une église en pleine veillée de prière. Quelques jours auparavant, 33 civils étaient tués à Djugu et 66 autres dans différentes localités d’Irumu.
« Des tueries de masse commises dans des zones censées être sécurisées, sous les yeux d’autorités qui n’agissent pas ou plus. Où sont passés les équipements de renseignement ? Où sont les forces congolaises, les Casques bleus, les drones ? », s’interroge Iracan dans un ton grave, dénonçant l’inaction, le silence coupable et la faillite sécuritaire de l’État.
Un appel à la justice et à des actions concrètes
Le député Iracan ne se contente pas de dénoncer. Il formule cinq exigences précises au nom du peuple :
- Le rappel immédiat du gouverneur militaire de l’Ituri pour incompétence.
- La convocation des responsables militaires et sécuritaires devant l’Assemblée nationale.
- L’ouverture d’une enquête indépendante et parlementaire.
- L’indemnisation des familles des victimes.
- La requalification urgente de l’état de siège, devenu inefficace.
Ces propositions, déjà adressées sous forme de lettres officielles à la Présidence, au Parlement et au Gouvernement, visent à briser le cycle de l’impunité et restaurer la confiance des populations abandonnées.
Un engagement fort pour l’Ituri
Le député ne mâche pas ses mots : « Ces massacres sont le fruit d’un système pourri où règnent l’impunité, le clientélisme et la trahison de la nation. Le sang des Congolais ne doit plus couler gratuitement », affirme-t-il, appelant à des sanctions exemplaires contre les fauteurs d’insécurité, qu’ils soient en tenue ou en cravate.
Faisant de la justice et de la sécurité un combat personnel, Iracan conclut son message par une déclaration d’engagement sans équivoque :
« Je resterai aux côtés du peuple de l’Ituri jusqu’à ce que vérité, justice et sécurité soient rétablies. »
Une interpellation au sommet de l’État
Ce cri d’alarme, porté par un élu de terrain, sonne comme un ultimatum adressé au président de la République et à toute la chaîne de commandement. En tant que Commandant Suprême des forces armées, Félix Tshisekedi est sommé d’agir, non seulement pour protéger, mais pour rendre des comptes sur les échecs répétés d’une politique sécuritaire largement contestée.
Alors que le pays se dirige vers les échéances électorales de 2028, ce drame remet au centre du débat public la responsabilité de l’État face à l’insécurité chronique dans l’Est du Congo.
✍🏾 Michel Kasanga
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